Cela faisait longtemps qu’Origin ne m’avait pas proposé un jeu gratuit, alors quand j’ai aperçu l’offre pour Syberia 2, je suis tout de suite allée voir de quoi il retournait (il faut savoir que je n’avais jamais entendu parler de Syberia, dont le premier volet a semble-t-il rencontré un certain succès). Je clique, et voilà ce qu’on me dit : « Incarnez Kate Walker et parcourez les vastes étendues sauvages de la Russie en quête des derniers mammouths encore en vie. »
Autant dire que cela a piqué ma curiosité !
Vous incarnez donc Kate Walker (tous les personnages à qui vous parlez se chargent de vous le rappeler, en vous désignant toujours par votre nom complet), une avocate new-yorkaise qui a tout quitté (je vous passe les détails du 1) pour accompagner un vieux monsieur, Hans Voralberg, dans sa quête de la mythique Syberia. Cette île septentrionale, que tout le monde tient pour légendaire, abriterait des mammouths bien vivants. Tout le monde, sauf le mystérieux peuple Youkol auprès duquel Hans a vécu un temps – mais l’existence de ce peuple semble elle-même sujette à caution.
Quand le jeu commence, votre train (conçu par Hans lui-même et piloté par un automate prénommé Oscar) est coincé en gare à Romansbourg, la dernière ville sur le parcours du chemin de fer, avant l’enfer blanc du nord-Sibérie. Vous devez, pour commencer, trouver le moyen de réparer le distributeur à charbon afin de faire le plein.
Syberia, c’est donc un « point & click » truffé d’énigmes. Il faudra scruter attentivement chaque tableau, à la recherche d’indices, et prêter attention aux dialogues qui vous indiquent généralement la marche à suivre. Vous devrez parler à tout le monde et ne zapper aucun sujet de conversation.
Je n’avais jamais expérimenté ce type de jeu et j’ai trouvé Syberia II incroyablement difficile. Je pense que j’ai dû résoudre un quart des énigmes toute seule ! Et pour l’une d’elle, si j’avais bien compris ce que je devais faire, la zone sur laquelle il fallait cliquer était si petite (et pas forcément hyper logique, de mon point de vue) que j’ai eu besoin de la soluce pour confirmer mon intuition et résoudre le problème.
J’ai souvent pensé : « mais comment suis-je censée deviner ça ? » On a parfois l’impression que dès qu’on a mis la main sur un objet, il faudrait aller cliquer sur l’intégralité du décor pour vérifier que rien n’y a changé. Ce qui implique un second point agaçant : on passe son temps à faire des allers-retours.
Peut-être vous débrouillerez-vous mieux que moi : après tout, je n’ai jamais résolu le premier puzzle de Myst :)
Ce soucis mis à part et parce que je ne tire aucune fierté de réussir ou pas à résoudre des énigmes (dans n’importe quel jeu, j’abandonne très vite, j’ai même un post-it avec les codes pour une des épreuves de Dragon Age Origins), j’ai adoré Syberia II. Cela peut sembler paradoxal, mais cela ne l’est pas tant que ça quand on sait l’importance que j’accorde au scénario. De ce point de vue, j’étais servie !
L’histoire m’a complètement envoûtée. Hans n’est pas mû par l’espoir d’une grande découverte scientifique : il est mourant, et il veut juste réaliser son rêve, coûte que coûte. Mais il est malade et fatigué, et c’est à Kate – à nous – de l’y aider. Touché par sa ferveur, on enquête, et au fur et à mesure que les éléments se mettent en place, on s’aperçoit qu’il nous a contaminé, et qu’on brûle de découvrir le fin mot de l’histoire. Les paysages, les personnages, l’ambiance, tout nous incite à croire. C’est beau, et très poétique.
Par ailleurs, j’ai apprécié jouer un personnage féminin, et la VF est de bonne qualité – bien écrite et bien interprétée. Attention toutefois aux utilisateurs de casque : le volume sonore des cinématiques (non traduites !) va vous faire exploser les tympans ! Je terminerai en disant que Syberia II possède une bonne durée de vie. Je ne peux pas dire exactement combien de temps cela prend, vu qu’Origin considère que je n’ai jamais lancé le jeu, mais vous aurez tout le temps d’être happé par cet univers si original.
Convaincue par cette expérience, je me suis mise en quête d’un nouveau petit jeu pas prise de tête, et gratuit (je n’ai pas touché un centime depuis janvier alors le gratuit, c’est un peu une obsession, en ce moment ;)) C’est comme ça que je suis tombée sur Cayne, proposé sur le site de GOG.
Cayne est apparemment le prequel d’un jeu qui s’appelle Stasis – c’est du moins la manière dont il est présenté sur le site jeuvideo.com. Toutefois, ce point semble faire débat sur le forum Steam : peut-être qu’en fait c’est un sequel (je ne sais pas comment c’est possible de ne pas arriver à trancher la question).
Toujours est-il qu’on n’a pas vraiment besoin de le savoir pour jouer. Tout commence quand Hadley, la jeune femme que vous incarnez, s’endort anesthésiée sur la table d’opération d’un planning familial.
Quand elle se réveille, elle est toujours enceinte, jusqu’aux yeux même, et se trouve dans une pièce qui tient autant du laboratoire high-tech que du cloaque infernal. Au-dessus d’elle se déploie une machine dont le but est d’extraire le fœtus.
Si comme moi la grossesse vous donne des sueurs froides et vous évoque plus Alien qu’un film de Disney, vous comprendrez qu’à peine le jeu commencé, j’étais déjà très mal à l’aise. Enfin, j’imagine que même si vous envisagez la maternité sereinement, le résultat sera le même : d’emblée, l’ambiance est ultra-glauque.
Votre objectif sera donc d’échapper au charcutage, puis d’explorer le complexe en quête de réponses, et d’une sortie.
Comme pour Syberia, j’ai pas mal galéré sur les énigmes. Cela vient en partie du fait que, peu habituée à ce type de jeu, je n’ai pas le réflexe de noter les informations que l’on me donne et je passe un peu vite sur les textes, manquant ainsi des indices cruciaux. Toutefois, je pense que tout n’est pas entièrement de ma faute : dans Cayne, vous devrez parfois combiner entre eux deux objets tout à fait insolites, pour vous en servir de manière encore moins intuitive (je cherche toujours comment mixer une carte d’identification avec un truc coupant permet d’ouvrir une boîte à fusibles.)
Mais comme pour Syberia… L’histoire !! Plus exactement, ce sont l’ambiance et la narration qui m’ont conquise. Cayne est gore, sale, dérangeant. Au survol, la souris fait apparaître des descriptions précises du décor, où il est toujours question de sang, de fluides, et de l’odeur persistante de l’ammoniac. En progressant dans le complexe, vous découvrirez les journaux intimes des scientifiques attachés au complexe. Tous sont diversement pervers, et fous à lier (surtout Joseph. Bordel, Joseph…)
J’adore particulièrement cette manière de nous faire reconstituer l’histoire par le biais de lectures fragmentaires, qui dévoilent peu à peu le tableau dans son ensemble. Je trouve ce type de narration fascinant, d’autant plus qu’il me semble plus difficile à réaliser qu’une narration linéaire. Enfin, Cayne reste linéaire, dans le sens où on est obligé de faire les choses dans un certain ordre pour accéder aux différentes parties du complexe. Mais il n’empêche que c’est à nous de relier les informations pour leur donner du sens.
On ne peut pas dire que je me sois éclatée en jouant à Cayne, vu que je l’ai parfois trouvé limite insoutenable, mais j’ai adoré cette ambiance très « Alien 4 » (vous savez, quand ils trouvent la femme/chose au ventre distendu…), tout en appréciant qu’Hadley fasse preuve d’un humour très noir qui allège un peu l’atmosphère.
Bref, deux chouettes trouvailles, que je vous recommande d’autant plus que, je le rappelle, elles sont gratuites ! (pour Syberia II c’est momentané – mais les promos Origin durent quelques temps). Ah, j’oubliais : Cayne se joue en anglais.
J’aime bien le Point&Click :) (Monkey Island !)
J’avais joué à l’époque de sa sortie à Syberia, le premier, mais j’avoue n’en avoir plus aucun souvenir.
J’ai Stasis dans ma liste de « souhait » sur Steam, donc je vais tester Cayne, vu qu’il est gratuit :)
Je joue régulièrement à des petits jeux indés point & click, avec des ambiances rigolotes (ou non). Récemment, j’ai bien aimé Tormentum, dans un univers dark fantasy.
Je suis allée me renseigner sur Tormentum et l’ai trouvé plutôt alléchant ! Je vais attendre, toutefois, que son prix descende encore un peu (radine je suis, oui).