Ça fait un moment que j’avais envie d’écrire ce billet. Un très long moment, si j’en juge par la date de parution du premier et unique article de cette section : le 25 mars 2011. J’en conclus hâtivement que le printemps est propice aux retours dans le passé, sans doute parce que la renaissance ne peut s’entendre sans la mémoire.
Issues – Korn – 1999.
Issues, donc. Je suis surprise de constater que j’aime toujours cet album. Je ne l’ai plus écouté depuis une bonne dizaine d’années, sans doute un peu plus. Il y a deux raisons à cela, contradictoires : d’un côté, j’avais peur de ce qu’il me rappellerait et de l’autre, je craignais de « salir » mes souvenirs en n’éprouvant plus qu’un vague ennui en entendant ces titres qui m’avaient tant marquée.
Finalement, l’émotion semble intacte. Je zappe à la 37e minute pour réentendre Let’s get this party started, pour vérifier… Et si aujourd’hui mon oreille un peu plus aguerrie me fait dire que non, ce n’est pas le meilleur morceau de l’album…
Sometimes I wish I could be strong like you.
It doesn’t matter.
Each time I wake I’m somehow feeling the truth.
I can’t handle.
[…]
I’m sick of being you.
You make me feel insane.
Ben une bonne partie du texte, celle qui me faisait triper à l’époque, fonctionne toujours. Pas avec la même hargne, bien sûr. J’ai appris à canaliser cette colère, à accepter cette incompréhension. Mais cela résonne toujours.
Et ça marche avec tous les autres titres. J’aime ces lourdes guitares qui dessinent des barbelés avec les ombres, les vocaux rampants et toutes ces sonorités empruntées au rap US, qui contribuent à créer une ambiance froide, légèrement malsaine.
Je n’adore pas Korn, pas plus que cet album. Déjà à l’époque, c’est le packaging qui m’avait attirée : je suis hyper fan de cette pochette. Pas autant que de celle de Follow the leader, mais quand même. Issues pour moi, c’est avant tout un objet. Avec des typo soignées et un livret épais. Quand j’étais ado, quand j’achetais un disque, je le déballais soigneusement, puis je m’installais sur mon lit, livret en main, et j’écoutais toutes les plages en lisant attentivement les paroles. Issues est donc dans mon souvenir la somme de tout cela : l’objet, le texte, la musique. C’est pourquoi je l’aime encore, je pense. Ce « tout » ne peut pas perdre sa cohérence.
Follow the leader – Korn – 1998.
Je dois même pouvoir dire qu’en fait, je n’aimais pas Korn. Musicalement, Follow the leader était très éloigné de mon univers. Je me souviens que je correspondais avec un fan de Limp Bizkit et consorts, nous ne pouvions trouver un terrain d’entente musical. Pourquoi Issues a fonctionné et pas Follow, je ne sais pas. J’ai l’impression qu’il est un peu plus mélodique, mais ne saurais l’affirmer. Quant à Korn ou Life is peachy, je ne crois pas les avoir écoutés. Muriel adorait Daddy, dans lequel Jonathan Davis finissait par sangloter. Moi, ça me dérangeait qu’il me balance sa souffrance à la gueule avec si peu de pudeur. Du coup, cela rend mon rapport à Issues d’autant plus difficile à expliquer. J’imagine qu’un album de metal bien lourd commençant par une intro à la cornemuse avait de quoi m’intriguer, et comme il n’y a aucun rap dans cet album, la sauce a pris.
Toujours est-il que cela me fait plaisir. De constater que quand j’écoute Trash, je peux encore savourer les murmures de Davis et balancer mes cheveux sur les grosses grattes bien huilées. Que Falling away from me a toujours du sens. C’est chouette d’avoir découvert au bon moment le truc qui m’extirperait définitivement de l’horreur des boys-bands que j’écoutais quand j’ignorais qu’il existait autre chose :)
Falling away from me
Hey, I’m feeling tired
My time, is gone today
You flirt with suicide
Sometimes, that’s ok
Do what others say
I’m here, standing hollow
Falling away from me
Falling away from me
Day is here fading
That’s when, I would say
I flirt with suicide
Sometimes kill the pain
I can always say
‘It’s gonna be better tomorrow’
Falling away from me
Falling away from me
Beating me down
Beating me, beating me
Down, down
Into the ground
Screaming some sound
Beating me, beating me
Down, down
Into the ground
(falling away from me)
It’s spinning round and round
(falling away from me)
It’s lost and can’t be found
(falling away from me)
It’s spinning round and round
(falling away from me)
Slow it down
Beating me down
Beating me, beating me
Down, down
Into the ground.
Screaming some sound.
Beating me, beating me.
Down, down.
Into the ground.
Twisting me, they won’t go away.
So I pray, go away.
Life’s falling away from me.
It’s falling away from me.
Life’s falling away from me.
Fuck!
Beating me down.
Beating me, beating me.
Down, down.
Into the ground.
Screaming some sound.
Beating me, beating me.
Down, down.
Into the ground.
Quelque chose à ajouter ?