La première fois que j’ai entendu parler d’American Nightmare, c’était à Nooz : le DVD du 1 s’y vendait un euro cinquante. Je ne l’ai pas acheté, parce que j’ai cru qu’il s’agissait d’un slasher décérébré pour ados dérangés. Ce n’est qu’un ou deux ans plus tard que je me suis décidée à voir le 2 ; je crois que les bons commentaires sur Netflix m’ont intriguée. Et contre toute attente… j’ai beaucoup aimé.
Le pitch d’American Nightmare tient en quelques mots : le film se déroule dans un futur dystopique, aux États-Unis. Une nuit par an, tous les crimes sont permis, y compris le meurtre. Ça s’appelle « la Purge » et c’est supposé laver les citoyens de leurs instincts les plus inavouables. Comme ça, le reste du temps, tout le monde vit dans la paix et la sérénité.
Contrairement à ce que j’ai cru de prime abord, American Nightmare n’est pas dénué de fond. Les épisodes 2 et 3 véhiculent un vrai discours politique, dont on peut regretter le manque de subtilité, mais qui prend d’autant plus son sens dans l’Amérique de Trump. Le 3 s’ouvre sur une réunion des « Nouveaux Pères Fondateurs » à l’origine de cette belle tradition qu’est la Purge. Leurs propos m’ont paru trop vulgaires et peu nuancés pour être crédibles. Les méchants se définissent eux-mêmes comme des « enculés » et en tirent fierté. Cela dit, je suis sûre qu’un paquet de WASP seraient d’accord avec eux. Quoi qu’il en soit, le propos anti-NRA m’a paru de fort bon aloi, même s’il s’avère relativement pauvre.
L’écriture des personnages me semble une des grandes réussites du film, en ce sens qu’ils sont bien caractérisés, et ce, en l’espace de quelques répliques efficaces. La sénatrice est un peu agaçante compte tenu des circonstances, mais bon.
Dans l’ensemble, American Nightmare joue plus sur le climat d’angoisse que sur le gore, même si, parce que je suis un minimum perverse – comme tous les amateurs de ce type de cinéma je suppose -, j’apprécie l’inventivité de certains meurtres. Le son surtout contribue énormément au potentiel anxiogène du film : rien que la sirène qui annonce le début de la purge me fait froid dans le dos.
Je regrette un peu que le 2 comme le 3 aient tendance à tomber dans la caricature sur la fin, mais les deux films demeurent assez glaçants.
American Nightmare : Elections
Réalisé par James DeMonaco
Juillet 2016
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